Du Lauzon aux champs de tulipes


En ce lundi de Pâques, le temps est couvert mais avec pluies éparses du côté de La Brillanne ; je n’ai préparé que la partie ouest du circuit (Lauzon) car je ne sais pas où sont les champs de tulipes cette année.

Suite aux abondantes pluies des nuits précédentes, MétéoFrance annonce à la radio que la Durance, la plus importante rivière de Provence, est en crue ; or, depuis qu’elle est canalisée à Serre-Ponçon, je ne l’ai jamais vue ainsi, alors que c’est la 8e crue de l’année. Le long de l’autoroute A51 je repère l’eau boueuse et agitée ; le barrage de Cadarache [1959] recrache d’importantes quantités d’eau sous forme d’un jet puissant.

Plusieurs barrages de la Durance (la Saulce, Saint-Lazare, l’Escale, Cadarache et Mallemort) ont été progressivement ouverts en toute sûreté pour permettre l’écoulement de l’eau. Le pic de cette crue a été atteint ce jour à la mi-journée avec des débits à l’aval du barrage de Cadarache, de l’ordre de 1550 m3/s. EDF

Stationnement sur le parking du supermarché de La Brillanne, toujours bien placé lors des expéditions précédentes ; chaque fois que je reviens voir les tulipes, je veille à y inclure un centre d’intérêt différent (Tulipes précoces de Haute-Provence 2021, Les tulipes de la Brillanne, la glacière et Notre Dame des Anges à Lurs 2019, Pied d’Aulun et les tulipes d’Hypolite 2018, Champ de tulipes 2017).

Les voitures convergent vers Pissais : c’est donc là sans doute que se trouvent les tulipes ; moi, je tourne à gauche en direction de la colline de Pierrotard ; les champs sont parfois inondés ; la traversée de l’ancienne nationale 100 (D4100), est un peu périlleuse. Sur le chemin des Tappis, en vue du château d’eau, je coupe le chemin de Pierrotard.

Le chemin de Font Joyeuse passe devant Vent Vert où les gens pressés ou moins courageux ne devront pas y garer leur voiture. Alors que je pense entrer dans une propriété privée, la piste DFCI LUB V36 s’enfonce progressivement dans les bois. Le vacarme de l’eau s’accroît : le Lauzon, affluent de la Durance, est en crue et les eaux sautent par dessus le seuil avec grand bruit.

Le sentier circule d’abord en surplomb de la rivière puis atteint le coursier du siphon du Lauzon réhabilité en 2009 (il permet de rejeter les eaux dans la rivière en cas d’accident ou fortes pluies) ; on le traverse sur un petit pont de bois. Le siphon du Lauzon est double : deux canalisations de 1.10m de diamètre au cas où l’un d’eux devrait être arrêté.

Un siphon est un ouvrage hydraulique enterré destiné à permettre la traversée d’un obstacle […]. De façon générale, il correspond à une canalisation en forme de U. l’écoulement dans le siphon est en charge (sous pression).

Canaldemanosque.com

Sur l’autre rive un gros bloc de roches informe me fait penser au poudingue des Pénitents des Mées, concentré de galets et cailloux collés entre eux ; d’ailleurs, sur la fin du circuit le long du Lauzon, on passe au dessus d’une plaque de conglomérats.
Fine pluie sur les premières violettes. En face, les installations du camping du moulin de Ventre à Niozelles installé sur l’autre rive.

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Le télégraphe de Ceyreste


Intitulée « Le télégraphe », cette randonnée cependant n’en montre que la base envahie par pierres et végétation, même pas un panneau d’information. Je l’appellerais plutôt « Balcon sur la mer et vue sur nos montagnes ». La commune de départ se situe à Ceyreste (13) et non Céreste (04) qu’on ne peut plus confondre depuis que la seconde s’appelle Céreste-en-Lubéron par décret du 18 octobre 2023.

Nous, Majo, Anne et moi, allons parcourir cette rando PR16 dans le sens inverse du topoguide Les Bouches-du-Rhône… à pied – 42 circuits dont 10 adaptés à la marche nordique, FFR, coll. Topoguides, FFR 2021.

Le parking du Grand Caunet1 est presque plein ; les membres d’un club de rando s’apprêtent à partir tandis que nous cherchons, ne connaissant pas les lieux, les premières marques de balisage. Direction sud par le GR 51. Dans le premier champ de vignes à droite, un puits, un abreuvoir et une martelière : sur le cadastre napoléonien de 1811, on voit bien qu’il servait à l’irrigation du champ jusqu’au bord de la route, et à abreuver le troupeau de dame Fontblanche.

A la citerne DFCI, nous délaissons le GR pour la piste jaune. Ce qui frappe, ce sont les nombreux pins d’Alep, pas de chênes ici. Au premier grand carrefour de pistes formant un triangle découvert, nous continuons vers le sud sur des dalles rocheuses en strates qui serviront à monter des murs de pierre sèche. D’un point de vue géologique, nous sommes au 3e étage du Crétacé supérieur soit entre 89,8 et 86,3 Ma. Sur notre gauche le Fainéant, affluent du ruisseau de La Salle qui semble être l’auteur d’un fort ravinement des grès.

Au croisement 6 du topoguide, nous conversons avec deux chasseurs ; Majo leur demande si on peut voir la mer ; il nous indique un petit détour mais nous ne la verrons pas. Un autre chasseur nous incite à rester sur la piste alors que le balisage nous emmène sur un étroit sentier parallèle à la piste ; discussion sur l’intérêt de celui-ci qui longe la piste sur plus de 300m…

Dès qu’on remonte vers le nord (au point 4 du topoguide), à la citerne de La Louisiane, la Grande Candelle pointe son nez derrière les arbres ; pour contourner le vallon de Saint-Antoine la piste effectue un grand virage en épingle ; c’est enfin deux virages plus loin qu’apparait la mer que Majo cherche depuis un certain temps : la baie de La Ciotat, le bec de l’Aigle et même l’Ile Verte.

Commence alors la dernière longue mais progressive montée sur une piste sans difficulté vers le sommet (467m) du télégraphe inventé par Claude Chappe. Seule la base est au sol, rien n’indique qu’il s’agissait d’une tour de transmission de signaux visuels.

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Le Mont du Marseillais à partir de Lascours


Cette rando PR13 issue du topoguide Les Bouches-du-Rhône à pied de la Fédération Française de Randonnée n’appartient pas à celles que je préfère mais conviendra sans doute aux amateurs d’environnement sauvage méditerranéen avec vues sur plusieurs chaînes de montagne : Sainte-Victoire en entier, les Alpes du Nord enneigées, Sainte-Baume. Je l’ai parcourue dans le sens inverse (balisage jaune).

Partie du petit parking du plateau sportif Christophe Pignol de Lascours (commune de Roquevaire), j’ai rapidement atteint l’église Saint-Jean. L’église Saint-Jean de Lascours, de style roman, fut construite en 1875 et bénie le 18 janvier 1876, remplaçant la chapelle Notre-Dame-de-Pitié fondée par Jean Négrel en novembre 1670. Je remarque la Croix de mission collée contre la façade, monument érigé pendant la tourmente révolutionnaire, en souvenir d’une mission de restauration de la pratique religieuse.

Une mission avait eu lieu à Lascours en 1785 et une croix avait été érigée en ce souvenir. Cette croix fut restaurée en 1895, lors des fêtes du cinquantenaire de l’érection de la paroisse en succursale. On y appliqua un superbe Christ en fonte.

http://Lascours.arthilde.com/?page_id=289

Mais l’histoire la plus énigmatique c’est bien celle de Marie-Dominique, une des trois cloches du clocher ; l’une a été fondue à Marseille, l’autre à Douai (Nord) et la troisième par les frères Farnier, d’abord fondeurs ambulants, de la fonderie de Robécourt et Vrécourt (Vosges). Ce ne serait pas curieux si l’inscription gravée ne laissait à penser qu’elle n’était pas destinée à Lascours mais à Poligny (Jura)… Lire la gravure ci-dessous. Cloches de Provence

Ego vox clamantis dirigite viam domini Je m’appelle Marie-Monique
Mr Bonnefoy chanoine honoraire curé de la paroisse de Poligny
J’ai eu pour parrain Mr Paul Sauvageot notaire à Poligny
Et pour marraine l’Association des mères chrétiennes de cette ville

Musée Robécourt
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