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Marcher dans les pas des glaneurs sur les dernières plages sauvages provencales
Anonyme
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  Posté : 09-04-2006 13:02

Entre Port St Louis du Rhône et Aigues-Mortes....
Les Bois Flottés :
Lorsque nous allons chercher du bois flottés, il nous faut faire plus d'une vingtaine de kilomètres entre Arles et la mer sur une route départementale au travers de la camargue puis prendre un chemin cahoteux nommé "Digue à la mer" pendant 4 kilomètres avant d'atteindre le village des pêcheurs. Un village de cabanes fait de bric et de broc sis a quelques mètres du rivage. Là, il faut rouler dans l'eau entre mer et marais car la mer a tendance en hiver a épouser le marais et a créer des chenaux plus au moins profond que l'on peut traverser que si l'on connaît bien l'endroit - il nous arrive parfois d'avoir l'impression d'être au milieu de la mer - puis, enfin, la délivrance : la plage désertique a perte de vue, immense où l'on laisse notre véhicule pour continuer a pied car les chenaux sont trop profonds pour les traverser et le sable étant très mol, il est facile de s'y enfoncer jusqu'au bas de caisse et d'y laisser la voiture. Equipé de sacs nous marchons parfois jusqu'à 5 a 6 kilomètres au bord de l'eau en évitant de ramasser du bois, juste en le repérant de yeux, afin d'éviter de trop se charger avant le chemin du retour car ce n'est qu'une fois arrivé le plus loin possible que nous commençons a le ramasser. Nous passons donc la journée (en prévoyant un casse-croute que nous mangeons a l'abri de quelques dunes où côté nord perdure de la gelée blanche par grand mistral) a marcher, se pencher, charger un sac, marcher, se re-pencher, charger un sac, et ainsi de suite jusqu'à ce que nos sacs débordent, ce qui parfois - malgré le fait que le bois flotté est léger (pourquoi est-il si léger ? si quelqu'un connaît la solution, nous aimerions bien le savoir)- pèse au bout des bras. Ce bois parfois pour un non initié a triste allure, ses formes obturées par le sable, rongé, mangé par les vers, mouillé, sûr qu'il ne paraît bon que pour le feu, mais nous - avec l'expérience - nous savons ce qu'il cache : Une esthétique fluide et torturée qui une fois révélée aura la puissance des plus belles sculptures. Le soir venu, nous quittons la plage et avons l'impression de ramener un trésor chez nous.
Les verres dépolis :
Nous les trouvons ailleurs qu'en Camargue, plus au sud, sur des plages de galets, là où les digues sont nombreuses et où les gens aiment a jeter des bouteilles à la mer qui une fois malaxées par le sac et le ressac reviennent sur le rivage en éclats dépolis. Ces verres dépolis brillent dans l'eau et - au risque de nous mouiller les pieds - c'est là que nous allons les prélever. Cette quête est longue mais jamais fastidieuse car nous avons alors l'impression de trouver des bijoux aux couleurs, vertes, blanches, oranges, jaunes et parfois violettes.
Ce sont ses deux principaux éléments que nous marions pour créer nos objets en y ajoutant parfois et de manière parcimonieuse d'autres matériaux rendus par la mer, du fer rouillé, des coquillages, de l'os et des crustacés. Notre démarche s'incrit dans le partage d'un milieu naturel a la fois familier et singulier et dans la thématique du developpement durable.
A Flots Perdus
"Objets en bois flottés et verres dépolis"
Site : http://www.bois-flottes.com



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